Actualités judiciaires, Crimes graves

Un meurtre sans cadavre

justice

Le 10 décembre dernier, un jury composé de sept femmes et de cinq hommes a commencé les délibérations afin de décider si Marchath Marseilles est le meurtrier du jeune David Nyagahene Mutunzi dont le corps n’a jamais été retrouvé depuis les événements de novembre 2007.

Ce soir-là, le jeune Mutunzi, Marseilles et trois autres jeunes se trouvaient dans un appartement de Montréal-Nord.  Selon les témoins, Marseilles aurait tiré une balle dans la tête de Mutunzi après lui avoir demandé de lui donner son argent.  Marseilles n’aurait jamais entretenu de bonnes relations avec Mutunzi qu’il traitait de « petit con ».

Selon la Couronne, étant donné que le mobile du meurtre est difficile à cerner, le meurtre serait gratuit.  Le procureur a aussi affirmé que si « pour tuer, ça prend une raison (…) parfois, la provocation est tellement mince qu’elle n’équivaut à rien ».  En plus des trois déclarations des témoins oculaires, le procureur a fait ressortir comme preuve le fait que du sang de la victime aurait été trouvé sur les vêtements de Marseilles et dans le coffre de sa voiture.  Un voisin aurait aussi vu Marseilles et un individu non identifié revenir sur les lieux plus tard dans la soirée.  Pour la Couronne, ils seraient revenus pour nettoyer l’appartement et se débarrasser du corps.

L’avocat de Mutunzi soutient pour sa part que les témoignages des témoins sont peu crédibles étant donné les multiples contradictions, omissions, et incohérences dans leur témoignage.  Par ailleurs, il soulève le fait que le meilleur ami de Mutunzi qui était sur les lieux n’a pas appelé la police ou une ambulance.  De plus, deux des témoins auraient des liens avec des gangs de rue.

Cette affaire nous démontre qu’il n’est pas nécessaire que le corps de la victime soit retrouvé afin que des accusations pour meurtre puissent être portées.  Cependant, comme pour tout acte criminel, la Couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable les différents éléments de l’infraction.  Dans cette affaire, s’il est certain que le jeune Mutunzi a été assassiné, des doutes peuvent être soulevés quant à l’identité du meurtrier étant donné les contradictions dans les témoignages.  Le jury devra être convaincu que Marseilles est celui qui a appuyé sur la gâchette avant de le condamner.

Dans toutes affaires criminelles, un doute soulevé peut changer les conclusions d’une affaire et éviter qu’une injustice soit commise.  Il est donc important de recourir aux services d’un avocat qui saura défendre vos droits et veiller à ce que la preuve présentée par la Couronne soit faite hors de tout doute raisonnable.

Back to list

Related Posts